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L’isolation comme alliée de l’efficacité énergétique

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Dans le blogue précédent sur les origines de l’isolation, il a été démontré que les techniques ont grandement évolué au fil du temps. Dans une certaine mesure, celles utilisées aujourd’hui contribuent à relever plusieurs défis en matière de développement durable. Le défi le plus important pour le secteur des bâtiments est certainement celui de l’efficacité énergétique.

Consultez ce blogue pour mieux comprendre les causes à l’origine des mesures d’écoefficacité des bâtiments et voyez pourquoi l’isolation figure en tête des solutions pour y parvenir.

 

Atténuer la croissance de la demande en énergie

La demande mondiale en énergie

Étant intrinsèquement liée à la croissance du parc immobilier, la demande mondiale d’énergie ne cesse d’augmenter. La croissance du parc immobilier se poursuit. À l’échelle de la planète, la surface de plancher a atteint 235 milliards de m2 en 2016 entraînant une consommation d’énergie finale des bâtiments de 125 exajoules (EJ) en 2016, comparativement à 119 EJ en 2010 (Programme des Nations Unies pour l’environnement et Agence Internationale de l’Énergie, 2017).

Pour répondre aux besoins grandissants, l’offre totale d’énergie dans le monde a augmenté de 60 % par rapport à 1990. C’est ce qu’indiquent les données les plus récentes des Nations Unies (2018). De plus, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) projette que la demande énergétique mondiale augmentera de 30 % d’ici 2040 (Agence internationale de l’énergie [AIE], 2017).

 

La demande nationale en énergies

Au Canada, 71,9 % de la consommation d’énergie est utilisée à des fins secondaires, c’est-à-dire pour alimenter les secteurs industriel (39,7 %), résidentiel (17,1 %) commercial/institutionnel (10,8 %) agricole (3,1 %) et des transports (29,4 %). La consommation globale d’énergie a augmenté de 31 % entre 1990 et 2014. Sans les mesures d’efficacité énergétique déployées dans les différents secteurs d’activité, cette même consommation aurait augmenté de 55 % (Ressources naturelles Canada, 2018).

Pour ce qui est de la production d’électricité au Canada qui atteignait 2,3 EJ en 2015, les sources sont principalement renouvelables (64,8 %) et fossiles (35,2 %) (Ressources naturelles Canada, 2018). Ce qui pose problème dans le cas présent, c’est que la croissance de la demande en énergie entraîne systématiquement une augmentation de la consommation des énergies fossiles. En prenant l’exemple du Québec, 40 millions de tonnes équivalentes de pétrole (tep) ont été consommées en 2013. Or, 50 % de cette consommation est attribuable au pétrole et au gaz naturel, notamment afin de répondre aux besoins en chauffage et en climatisation. Les proportions liées à ces besoins sont de 65,7 % pour le secteur résidentiel et de 58,4 % pour le commercial et l’institutionnel (Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles [MERN], 2013).

 

Réduire les émissions totales de gaz à effet de serre (GES)

Les émissions mondiales de GES

Entre 2005 et 2013, les émissions mondiales de GES ont augmenté de 18,3 %. Avec une part de 1,6 %, le Canada est la neuvième région émettant le plus de GES (Environnement et Changement climatique Canada, 2017). À titre indicatif, la moyenne par habitant est passée de 21,8 tonnes d’équivalents en dioxyde de carbone (t CO2 éq.) en 1990 à 19,4 t CO2 éq. en 2016 (Environnement et Changement climatique Canada, 2018a).

Bien que les mesures d’efficacité énergétique aient contribué à freiner la consommation globale d’énergie, une partie du problème repose sur le fait que les sources de production d’énergie alourdissent l’empreinte carbone liée à l’exploitation du bâtiment. En 2015, la part de la consommation d’énergie finale requise mondialement était de 30 % pour les bâtiments et de 6 % pour l’industrie de la construction. En ce sens, la part des émissions mondiales de CO2 atteignait 28 % pour les bâtiments et 11 % pour l’industrie de la construction. Or, 82 % de l’énergie consommée par les bâtiments à l’échelle mondiale est d’origine fossile (Programme des Nations Unies pour l’environnement et Agence Internationale de l’Énergie, 2017).

 

Les émissions nationales de GES

En 2016, les émissions totales de GES à l’échelle du Canada s’élevaient à 704 Mt d’éq. CO2. Représentant 12 % des émissions totales, le secteur économique des bâtiments apparaît comme la troisième source en importance au pays, soit avec un bilan de 81 Mt d’éq. CO2. Ce qu’il faut savoir, c’est que les émissions totales de GES attribuables à ce même secteur qui s’élevaient à 73,7 Mt d’éq. CO2 en 1990 ont augmenté. En observant les données du Rapport d’inventaire national 1990-2016, à partir de 2000, les résultats aussi bas ont été enregistrés en 2001 (81,9 Mt éq. CO2) et 2006 (80,7 Mt éq. CO2) (Environnement et Changement climatique Canada, 2018a). Pour le reste, les émissions totales ont varié, mais sans pour autant diminuer de manière significative.

Les plus récentes projections montrent que les émissions totales de GES du pays devraient s’élever à 722 Mt d’éq. CO2 en 2030. D’un œil plus optimiste dans la réduction des émissions de GES pour cette même période, d’autres projections avancent qu’en considérant les mesures spécifiques du plan de croissance propre et climatique du Canada, les émissions totales devraient descendre de 21 % sous les niveaux de 2005, ce qui correspond à 583 Mt d’éq. CO2. En respect à ses engagements aux termes de l’Accord de Paris sur le climat, c’est du moins la cible de réduction que le gouvernement du Canada s’est fixée pour la prochaine décennie (Environnement et Changement climatique Canada, 2018 b).

 

Des efforts vers la carboneutralité

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Afin de freiner la croissance qui ne fait qu’alourdir l’empreinte carbone des Canadiens, le secteur des bâtiments doit réduire de 28 Mt ses émissions totales de GES. En plus des multiples mesures qui ont été prises et annoncées par les gouvernements, comme c’est le cas avec le programme de croissance propre au fédéral, d’autres acteurs de la société se mobilisent (Ressources naturelles Canada, 2018).

Dans le cadre de la COP 21 à Paris, le Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDCaMC) s’est d’ailleurs engagé à déployer un vaste programme pour que tous les nouveaux bâtiments construits soient « net zéro » d’ici 2030 et que cela s’applique pour l’ensemble des bâtiments en 2050. Figurant parmi les tendances de réduction des émissions de GES, le « bâtiment à carbone zéro » est défini comme étant « un bâtiment très écoénergétique qui produit sur place, ou qui se procure, de l’énergie renouvelable sans carbone dans une quantité suffisante pour compenser les émissions annuelles associées à l’exploitation du bâtiment » (CBDCaMC, 2016).

 

Une partie de la solution réside dans l’isolation et l’étanchéité

Parmi les opportunités pouvant contribuer à l’atteinte de cette cible figurent, bien évidemment, les mesures d’efficacité énergétique. Or, l’isolation fait partie des stratégies à privilégier pour réduire cette consommation d’énergie et, par le fait même, réduire l’empreinte carbone du bâtiment.

Améliorer l’isolation et l’étanchéité du bâtiment permet de réduire la perte de chaleur en hiver et de fraîcheur en été, ce qui peut évidemment avoir une incidence significative sur les coûts de chauffage et de climatisation selon les saisons. Les différents ordres de prix dans le coût de l’énergie exercent une certaine influence dans le choix des techniques et des produits sélectionnés. Bien qu’un coût élevé puisse motiver des efforts en matière d’isolation et d’étanchéité, les caractéristiques climatiques particulières de certaines régions peuvent aussi influencer les choix. Dans des conditions climatiques affichant des vents violents ou encore des écarts de température extrêmes, il devient tout à fait logique de miser sur une isolation et une étanchéité de qualité pour optimiser le rendement thermique du bâtiment.

Tout compte fait, lorsque vient le temps de construire ou de rénover un bâtiment, il importe de considérer son emplacement ainsi que son contexte socioéconomique. Dans tous les cas, de manière à optimiser le rendement thermique du bâtiment, les principaux défis à relever seront de réduire au maximum les ponts thermiques et d’éliminer les fuites d’air.

Références

Conseil du bâtiment durable du Canada [CBDCaMC]. (2017). Norme du bâtiment à carbone zéro.

Environnement et Changement climatique Canada. (2017). Indicateurs canadiens de durabilité de l’environnement : Émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’échelle mondiale.

Environnement et Changement climatique Canada. (2018a). Indicateurs canadiens de durabilité de l’environnement : Émissions de gaz à effet de serre (GES).

Environnement et Changement climatique Canada. (2018 b). Indicateurs canadiens de durabilité de l’environnement : Progrès vers la cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) du Canada.

International Energy Agency (2017). World Energy Outlook 2017. A World in Transformation.

Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles [MERN]. (2013). Gros plan sur l’énergie : Statistiques énergétiques, sections Consommation totale d’énergie – Consommation de gaz naturel – Pétrole et gaz naturel – Importations et exportations de pétrole et de produits pétroliers.

Programme des Nations Unies pour l’environnement [PNUE] et Agence Internationale de l’Énergie [AIE]. (2017). Bilan mondial 2017 : Vers un secteur des bâtiments et de la construction à émission zéro, efficace, et résilient.

Ressources naturelles Canada. (2018a). Programme de croissance propre.

Ressources naturelles Canada. (2018 b). Énergie et les émissions de gaz à effet de serre (GES).

United Nations. (2018). Energy Statistics Pocketbook 2018.

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