Mieux comprendre les inondations au Canada
Partout dans le monde, les populations sont potentiellement exposées aux risques d’inondation. Bien que leur intensité et leur récurrence puissent varier d’une année à l’autre et selon les caractéristiques du milieu hydrique où elles surviennent, les inondations s’accompagnent bien souvent de coûts et de préoccupations grandissantes, notamment pour les Canadiens. Plusieurs tendances indiquent qu’il est dans l’intérêt des propriétaires et des bâtisseurs de tenir compte de cette catastrophe naturelle.
Voyez dans cette publication les conséquences économiques des inondations, leurs causes quant à l’incidence des changements climatiques et du développement urbain, les risques sanitaires ainsi que les moyens à la portée des villes et des propriétaires afin d’en atténuer certains risques.
Les conséquences des inondations
Historiquement, les inondations figurent parmi les catastrophes naturelles les plus récurrentes et les plus coûteuses au Canada. Ces événements touchent de plus en plus de Canadiens et leurs coûts pour la société ne cessent d’augmenter.
Selon le Bureau d’assurance du Canada (BAC), près de 19 % des propriétaires canadiens seraient en situation de vulnérabilité en étant exposés aux risques d’inondation [1]. D’un océan à l’autre, toutes les provinces sans exception sont touchées par les inondations. À titre indicatif, plus de 900 collectivités et 320 zones sont considérées comme inondables au Canada [2]. Certains experts affirment même que le nombre de sinistrés liés aux inondations devrait passer de 200 000 personnes en 2010 à 350 000 personnes en 2030 [3].
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En l’espace de 40 ans, les coûts liés aux inondations ont quadruplé pour atteindre environ 75 % de toutes les dépenses relatives aux accords d’aide financière en cas de catastrophes. Plus particulièrement pour les sommes versées aux assurés, le coût moyen des inondations s’élèverait à 1,8 milliard $ par année entre 2009 et 2017 contre 405 millions $ par année entre 1983 et 2008 [3].
Prenons un exemple pour illustrer différemment cette problématique. Seulement pour les inondations survenues dans le sud de l’Alberta et à Calgary au printemps 2013, le débordement de la rivière Bow, qui avait été provoqué par les précipitations et le ruissellement printanier anormalement plus élevé dans la région, a causé l’évacuation de plus de 100 000 personnes et endommagé plus 3 000 bâtiments incluant les infrastructures [4].
Les causes des inondations
Les causes des inondations sont multiples. À titre d’exemple, les précipitations, la dynamique hydrologique des bassins versants, les façons d’aménager le territoire et les milieux urbains, le climat, le ruissellement de l’eau à la fonte des neiges ou lors de fortes précipitations, les épisodes de crues, les embâcles ainsi que la défaillance dans la gestion des digues et des barrages figurent parmi les nombreux facteurs à l’origine des inondations [5]. Cette énumération montre qu’il s’agit d’un sujet complexe. Ce qu’il faut retenir, c’est que les risques liés aux inondations devraient malheureusement augmenter au fil du temps en raison d’une part, des changements climatiques et d’autre part, du développement urbain qui n’est pas nécessairement adapté pour tenir compte de l’évolution de celles-ci.
L’incidence des changements climatiques
Les répercussions des changements climatiques sur les températures, les précipitations et le niveau de la mer influenceront la fréquence et l’ampleur des inondations au Canada. Voici quelques constats tirés du Rapport sur le climat changeant du Canada [6].
L’augmentation de la fréquence et de l’intensification des précipitations ainsi que des températures extrêmes accroîtra la probabilité d’inondations et de sécheresses. Par exemple, des températures plus élevées au printemps augmenteraient les inondations précoces liées à la fonte des neiges et aux embâcles. Une grande quantité de pluie sur une courte durée peut aussi causer les inondations.
Relativement aux sécheresses, il faut savoir que les sols plus secs et plus compacts sont moins performants pour absorber l’eau. Lorsque des précipitations extrêmes surviennent dans les zones touchées par la sécheresse, cela augmente la probabilité d’écoulement de surface et donc le potentiel d’inondation.
L’augmentation du niveau de la mer pourrait aussi augmenter la fréquence des inondations par un facteur de quatre dans certaines régions côtières. Ces inondations causent généralement des dommages aux infrastructures et aux écosystèmes. L’érosion des berges figure aussi parmi les risques accrus.
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L’incidence du développement urbain
Le développement urbain, quant à lui, exerce une pression grandissante sur les milieux naturels et accentue les problèmes liés aux inondations. Plusieurs enjeux entourent le sujet, mais l’imperméabilisation des sols et la perte de milieux naturels figure parmi les plus couramment abordés.
Les nouvelles infrastructures aménagées sur le territoire comme les routes, les stationnements, les immeubles et les résidences altèrent généralement en partie ou suppriment complètement ce qu’on appelle les « infrastructures vertes », c’est-à-dire les milieux naturels ou semi-naturels qui rendent des services essentiels à la société, aussi appelés services écosystémiques. Se priver des services rendus par ces milieux vient atténuer, voire éliminer entièrement les capacités de captation, de rétention et de filtration naturelles de l’eau. L’altération ou la destruction des milieux humides, ces mêmes milieux qui agissaient auparavant comme des zones tampons pour réguler la quantité d’eau en amont, a pour conséquence d’accroître l’ampleur des zones inondables en aval [7]. Autrement dit, remplacer les milieux naturels en amont contribue à réduire la capacité de régulation de l’eau, ce qui fait en sorte que les collectivités en aval doivent désormais composer avec un volume d’eau plus élevé qu’auparavant.
À cela s’ajoute l’imperméabilisation des surfaces. Ces nouvelles infrastructures sont généralement des surfaces imperméables, aussi appelées minéralisées : les grands stationnements en asphalte, les fondations et les ponts en béton, les édifices en pierre ou en brique, etc. La liste d’exemples est longue pour exposer la présence dominante des surfaces minéralisées en milieu urbain. Ce qu’il faut savoir, c’est que ces surfaces présentent de faibles capacités d’absorption et de rétention de l’eau, ce qui accentue son ruissellement lors de précipitations. En matière d’incidence sur les inondations, la même logique qu’au paragraphe précédent s’applique. Le fait de substituer les surfaces perméables composées de végétaux ou de milieux humides à des surfaces imperméables composées de matières inorganiques augmente le volume d’eau évacué vers les milieux humides et hydriques [8].
Les risques en matière de santé publique liés aux inondations
Que ce soit pendant ou après les événements, les inondations comportent plusieurs risques pour la population. Par exemple, celles-ci peuvent occasionner des cas d’anxiété lors d’évacuations, d’intoxications au monoxyde de carbone ou d’intoxications alimentaires, des problèmes liés aux moisissures, des gastroentérites, de l’hypothermie, des électrocutions, des infections ou des irritations de la peau [9]. La responsabilité de prévenir ces risques relève en grande partie des autorités gouvernementales. L’individu potentiellement exposé aux inondations doit néanmoins être conscient de ces risques et prendre les mesures nécessaires pour prévenir ceux pouvant compromettre sa santé.
Construire en considérant les inondations
Bien qu’une partie de la solution pour contrer les inondations soit de s’attaquer directement à la source du problème, il est possible de considérer les risques qui y sont associés dans la manière de développer les milieux urbains et de construire les bâtiments. À ce niveau, les moyens pour prévenir les risques et atténuer l’ampleur des inondations sont multiples. C’est d’ailleurs le cas de la végétalisation des bâtiments et de l’amélioration de l’étanchéité des fondations des bâtiments. S’inscrivant dans une logique d’adaptation, ces deux solutions contribuent à accroître la résilience des collectivités à l’égard des changements climatiques.
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La végétalisation des bâtiments
Que ce soit à l’échelle des bâtiments ou des collectivités, le développement urbain ne devrait pas se faire au détriment des services écosystémiques rendus par les infrastructures vertes. Dans une logique de verdissement urbain, la végétalisation des bâtiments permet d’accroître la capacité de captation et de rétention de manière à réduire le ruissellement de l’eau.
Par exemple, un toit standard atteindrait un taux de ruissellement d’environ 81 % comparativement à 40 % pour une toiture végétalisée comportant un substrat de 15 cm [10]. Selon le type de système et l’épaisseur du substrat, le taux de rétention de l’eau peut varier de 40 % à 50 % l’hiver et de 70 % à 100 % l’été [11].
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L’amélioration de l’étanchéité des bâtiments
Pour le propriétaire potentiellement exposé aux inondations, il est possible de réduire les risques d’infiltration d’eau en misant sur une meilleure étanchéité du bâtiment, plus particulièrement au niveau des fondations. Dans une certaine mesure, limiter le plus possible l’infiltration de l’eau est la chose à faire pour réduire les risques de moisissures et éviter d’endommager les matériaux exposés à l’eau.
En l’absence d’étanchéité, les fondations en béton ne parviendront pas à résister adéquatement à la pression hydrostatique. Cela peut ainsi compromettre la durabilité du béton et mener à l’infiltration d’eau par capillarité. Autrement dit, utiliser les bons produits d’étanchéité, c’est donner une couche de protection supplémentaire aux fondations afin qu’elles puissent mieux soutenir la pression hydrostatique. Le Code national du bâtiment demande d’ailleurs, en cas de présence de pression hydrostatique, de procéder à l’installation d’un matériau d’étanchéité sur les fondations.
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Références
[1] Bureau d’assurance du Canada [BAC] (2021). Inondations – quelques statistiques.
[2] Environnement et Ressources naturelles Canada (2020). Programme de réduction des dommages causés par les inondations.
[3] Rabson, M. (2020). Le coût des inondations au Canada pourrait tripler d’ici 2030. Le Devoir.
[4] Burton, I. (2015). Inondations au Canada – Inondations historiques dans les Prairies. Encyclopédie canadienne.
[5] Environnement et Ressources naturelles Canada (2013). Les causes des inondations.
[6] Environnement et Changement climatique Canada (2019). Rapport sur le climat changeant du Canada, gouvernement du Canada, Ottawa, Ontario.
[7] Dupras, J. (2016). L’économie des infrastructures naturelles. Revue de l’Ordre des urbanistes du Québec : Urbanité.
[8] Organisme des bassins versants de la Capitale (2015). Plan directeur de l’eau – Urbanisation, imperméabilisation et ruissellement des eaux de surface.
[9] Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux [CIUSSS] de l’Estrie (2016). Changements climatiques : qu’en est-il des risques pour la santé des Estriens? (Bulletin d’information de la direction de santé publique de l’Estrie).
[10] Mentens, J., Raes, D., Hermy, M. (2003). Stormwater Monitoring of Two Ecoroofs in Portland, Oregon, USA (dans les comptes rendus de la First Annual International Green Roof Conference: Greening Rooftops for Sustainable Communities, Chicago, mai 2003). Toronto: The Cardinal Group.
[11] Peck, S.W., Callaghan, C., Kuhn, M.E., Bass, B. (1999). Greenbacks from Greenroofs: Forging a New Industry in Canada. Canada, Ontario, Toronto: Canada Mortgage and Housing Corp.